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origines, son passé, ses intérêts matériels et moraux, corollaires de sa position géographique. Elle ajoutait que l’alliance anglo-française, indispensable à la paix de l’univers, ne saurait s’établir indestructiblement, si l’on n’aboutit pas à des sphères d’influence nettement définies et ne laissant prise, dans l’avenir, à aucune friction entre les deux peuples. Tout cela, bien entendu, exprimé avec le loyalisme le plus respectueux pour la Grande-Bretagne.

La France doit, il nous semble, avoir à cœur de récupérer le superbe épanouissement colonial qui fit autrefois son orgueil. Renoncer à Maurice, ce serait, de sa part, la répudiation de la gloire navale des temps anciens.

L’ « Athènes de la mer des Indes » (ainsi que Thiers surnommait Maurice) doit faire retour à sa mère d’origine. Serait-il admissible que la Société des Nations pût autoriser l’étonnant spectacle d’une colonie, française par les traditions, les mœurs et le langage, qui ne serait pas gouvernée par des Français ? La guerre mondiale a démontré à tous les esprits clairvoyants la nécessité de restaurer les groupements ethniques naturels. Résolue suivant l’équité, la question de Maurice, en effaçant toutes les traces d’ancien antagonisme et toutes les raisons futures de mésentente entre la France et l’Angleterre, consacrerait à jamais l’alliance et l’amitié des deux grands peuples qui viennent de s’unir contre la barbarie organisée. Ce serait, à la fois, le triomphe de la justice et la condition du progrès moral pour le genre humain, avec la fin d’une période de conquêtes et de violence, pour toujours abolies…

Docteur J.-A. Rivière.