l’Empire, car la patrie allemande en tirera profit, mais il demande qu’on tienne compte aux Etats qui, dans la suite des siècles, ont fait la grandeur de l’Allemagne, — lisez : la Prusse, — des bienfaits dont la communauté leur est redevable.
Depuis qu’il n’est plus rien, il ne manque aucune occasion de répandre ses idées et, hier encore, dans une lettre publique où il accuse Noske de vouloir faire des officiers un corps de « mendiants, » il affirme très haut que ses anciens compagnons d’armes demeureront fidèles à leur idéal, qu’ils sont et resteront toujours les représentants de l’avenir, car l’Allemagne ne peut pas ne pas se souvenir de ce que vaut une bonne et solide armée.
Il faut méditer son épilogue. En ce qui concerne les événements, il reste frappé de cécité absolue ; la cause de la réaction contre le militarisme lui échappe toujours ; il continue à penser que son peuple est fou parce qu’il est mal conduit ; il se lamente sur le sort de ce « fier et puissant Empire allemand, naguère encore l’effroi de ses ennemis ; » il noircit, par comparaison outrée avec le passé, le tableau de la situation présente ; son cœur déborde de honte et de dégoût. Non, certes, il n’accepte pas, il n’acceptera jamais !
Aussi prépare-t-il l’avenir. Il se fait prophète et il adresse à son peuple des « commandements. » S’ils sont suivis, ce sera « la résurrection, une ascension nouvelle, la grandeur et la liberté de la patrie recouvrées, sa puissance restaurée. » S’il le faut, l’Allemand doit aller une fois de plus à la mort, donc à la bataille, pour récupérer tous les biens qu’il a maintenant perdus. Ce peut être long ; il a souvenir qu’à Kreuznach, une magnifique roseraie a été submergée et souillée en un jour par une violente inondation ; il a fallu des mois pour la purifier, mais on y est parvenu. Il en sera ainsi de l’Allemagne. Mais, pour atteindre à ce grand résultat, il faut que le peuple rejette loin de lui ses dirigeants actuels, — son écume, — et qu’il choisisse, pour les mettre à sa tête, les hommes capables de le mener dans les voies d’autrefois avec une volonté inébranlable avec un sentiment profond de leurs responsabilités, des hommes enfin tels que les chefs qu’il eut en campagne, car ceci est écrit.
Prenons garde que la voix de l’ancien premier quartier-maître général ne trouve bientôt un trop fidèle écho ! Au surplus,