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SOUVENIRS DIPLOMATIQUES[1]

AUPRÈS
DE
FERDINAND DE BULGARIE

J’étais en congé à Saint-Pétersbourg, en janvier 1911, lorsqu’on y apprit la grave maladie, puis le décès du ministre de Russie à Sofia, M. Sementovsky.

Après un stage de plus de six années comme conseiller d’ambassade à Paris, j’avais des droits incontestables à un avancement, et mes antécédents de carrière (j’avais passé dix-sept années comme secrétaire entre les postes de Sofia, de Constantinople et de Belgrade) me destinaient, pour ainsi dire, à un des postes balkaniques. On parlait d’ailleurs de ma nomination en ville et dans les bureaux du ministère. Je ne fus donc pas étonné lorsque, quelques jours après le décès de M. Sementovsky, M. Sazonoff, qui occupait depuis trois mois seulement le poste de ministre des Affaires étrangères, me fit venir chez lui et m’annonça que ma nomination à Sofia venait d’obtenir l’approbation de l’Empereur et que je devais me préparer à prendre sous peu possession de mon poste.

En m’annonçant ma nomination, M. Sazonoff me dit, entre autres choses, que j’allais à Sofia dans un moment particulièrement intéressant. Le roi Ferdinand semblait orienter sa

  1. Copyright 1919 by A. Nekludoff.