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LES CONSPIRATIONS
DU
GÉNÉRAL MALET

IV [1]
LES CONSÉQUENCES


DE TROIS HEURES ET DEMI A HUIT HEURES

A trois heures et demie du matin, Malet était sorti du cul-de-sac Saint-Pierre ; à cinq heures, il avait fait son entrée au quartier Popincourt ; à huit heures, il avait été arrêté place Vendôme. Paris n’était pas levé que le drame était accompli. Si le ministre de la Police, le préfet de Police, le directeur de la Sûreté avaient remplacé à la Force les détenus de la veille, cela s’était passé sans bruit, à des heures encore nocturnes. L’archi-chancelier n’avait été avisé par l’inspecteur-général de Police, Pâques, qui revenait de la place Vendôme, que lorsque tout était fini. Cambacérès lui ordonna aussitôt de se rendre chez le général Deriot, commandant la Garde Impériale, « pour qu’il eût à se transporter de suite à son hôtel avec toute sa troupe, d’aller également à l’Hôtel des Invalides, pour y porter le même ordre. » Lorsque le prince archichancelier se fut ainsi assuré que ses jours ne couraient aucun risque, il pensa à délivrer le ministre de la Police et à convoquer aux Tuileries le Conseil des Ministres. Ce ne fut qu’ensuite qu’il s’occupa d’aller à Saint-Cloud se présenter à l’impératrice.

Si peu de gens avaient pensé à elle jusque-là ! Après toutes les courses faites de l’Etat-major au quai Voltaire, du quai à

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 septembre et du 15 octobre.