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LA
VALEUR MINIÈRE ET INDUSTRIELLE
DE L’ALSACE-LORRAINE

II[1]


LA POTASSE

Les richesses dont nous avons parlé dans notre premier article, la houille et le fer, sont généralement connues et appréciées à leur juste valeur. Il n’en est peut-être pas de même de la potasse, en dehors des milieux industriels et agricoles. Cependant les potasses de Mulhouse présentent, pour la France, un intérêt capital, dont on se fera une idée quand nous aurons expliqué brièvement à quoi sert la potasse, quelle était la situation tout à fait spéciale de son commerce avant la guerre et ce que celui-ci va devenir après la paix.

Les sels de potasse sont nécessaires, on le sait, à toute une série d’industries chimiques dont je me borne à rappeler les principales : fabrication des savons mous, des verreries façon Bohême, de divers explosifs, traitement des minerais d’or par le cyanure de potassium, médecine, photographie, etc. Mais l’emploi qui nous touche le plus, c’est l’agriculture. Les plantes consomment de la potasse ; et la quantité, souvent considérable, de ce corps que l’on trouve en elles à l’analyse explique comment, si l’on veut procéder à des cultures intensives, il est nécessaire de restituer artificiellement au sol cette potasse, absorbée par la végétation et, en conséquence, éliminée. Les

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.