« Sire, écrit Malet à l’Empereur le 23 octobre 1808, de la maison de détention de la Grande-Force, il n’est pas un Français éclairé, ami de son pays, qui ne rende de continuelles actions de grâce à Votre Majesté pour le degré de gloire et de prospérité auquel la France s’est élevée depuis son avènement au gouvernement de l’Empire.
« Plus il apprécie le bien-être et la tranquillité dont il jouit, qu’il sait ne devoir qu’au génie et aux vertus extraordinaires de Votre Majesté, plus il doit craindre la perte d’un bien inestimable.
« Un sentiment de reconnaissance identifié avec l’amour de lui-même lui fait donc sans cesse tourner les yeux vers Votre Majesté. Il ne peut s’empêcher de penser, et quelquefois de dire : Que deviendrions-nous si nous perdions l’Empereur ?
« Cette crainte, Sire, est d’autant mieux fondée que l’on connaît l’intrépidité de Votre Majesté qui, toujours avide de gloire, veut toujours se trouver à la tête de son armée, et en partager les dangers comme le dernier de ses soldats.
« Ne trouvez donc pas mauvaises, Sire, les justes craintes de ces Français, puisqu’elles n’ont pour mobile que l’amour de
- ↑ Voyez la Revue des 1er et 15 septembre.