Le 24 juillet, s’était tenu, au quartier général des armées alliées, à Bombon, près Melun, un Conseil de guerre destiné à marquer dans les fastes de cette guerre. Dans le charmant château Louis XIII, si paisible en son cadre d’arbres et d’eaux, s’était débattue entre les grands chefs militaires la question solennelle que posaient les événements.
D’ores et déjà, ce 24, l’ennemi était battu entre Marne et Aisne. Un Foch n’attend pas qu’un résultat soit enregistré en un communiqué pour le considérer comme acquis. L’ennemi est, le 24, dans son esprit, condamné à se replier, de gré ou de force, sur la Vesle ; la partie est pour lui perdue ; l’Allemand vient d’éprouver matériellement et moralement de telles épreuves que toute son armée en reste ébranlée, son esprit désorienté, ses nerfs et son cœur en mauvais arroi.
Le moment est psychologique. Si on laisse l’ennemi souffler, il se peut encore ressaisir : certes, ses réserves sont éprouvées, elles se peuvent encore reconstituer ; il a échoué dans son