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Deux observateurs munis de lunettes, ou plutôt de théodolites, placés à une certaine distance l’un de l’autre et communiquant par téléphone, visent simultanément le ballonnet. À chaque instant, par une triangulation, — analogue à celle qui sert dans le tir contre avions ou plus prosaïquement à celle que les arpenteurs utilisent couramment, — on détermine ainsi la position du ballonnet dans l’espace. Sa vitesse et sa direction aux diverses altitudes, et partant celles du vent, s’en déduisent immédiatement.

Le sondage aérologique avec deux théodolites, tel qu’il vient d’être décrit est théoriquement parfait, mais il est assez compliqué, car les deux observateurs doivent combiner leurs opérations dont le résultat n’est pas immédiatement connu.

Aussi l’a-t-on souvent remplacé par le sondage à un seul théodolite, qui est pratiquement presque aussi précis, et beaucoup plus simple. Il consiste à lâcher un ballonnet à un instant donné et à le suivre avec un théodolite en relevant périodiquement (par exemple toutes les minutes) l’inclinaison et l’orientation horizontale (ou, comme on dit entre astronomes, l’azimuth) de la lunette, ce que des cercles gradués vertical et horizontal permettent de faire facilement. On part de l’hypothèse dont la pratique a démontré l’exactitude approximative, qu’un ballon-pilote lâché librement monte verticalement avec une vitesse sensiblement constante et qu’on connaît d’ailleurs, le ballonnet ayant été, à cet effet, soigneusement lesté et pesé avant le lâcher par le procédé décrit ci-dessus. On connaît donc à chaque minute l’altitude du ballonnet. On connaît donc l’un des côtés du triangle rectangle que forme le ballonnet, sa projection sur le sol et le théodolite, et on connaît aussi, par ce dernier, l’angle opposé à ce côté. Dans ces conditions, rien n’est plus facile que de calculer immédiatement l’autre côté de l’angle droit de ce triangle-on a ainsi de minute en minute la vitesse et la direction du vent aux diverses altitudes successives du ballonnet.

Ces procédés ont donné de précieux résultats aux armées. Ils ne sont malheureusement applicables que si le ballonnet est visible dans la lunette, c’est-à dire jamais la nuit, et s’il y a des nuages au-dessous du ballonnet.

Dans ces derniers cas, on a utilisé d’autres procédés fort ingénieux, notamment celui-ci : un anémomètre est porté à très haute altitude par un ballon captif ou un cerf- volant. Le câble de retenue de celui-ci comporte deux fils électriques qui permettent à chaque instant, grâce à un système de contacts électriques produits à chaque