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estime les fusiliers marins et leur chef, qui le savaient. Le jour même où le général de Mitry faisait ses adieux au groupement, l’amiral Ronarc’h recevait l’ordre de diriger sur Oost-Dunkerque « leâ bataillons restant à Fort-Mardyck et à Saint-Pol, » afin d’être en état de relever, dès le 2 février au matin, les zouaves du commandant Madelon entre la route de Lombaertzyde et le canal de Plaschendaele, et, le 3 au matin, les cavaliers à pied du colonel Hennocque entre ce canal et celui du Noord-Vaart. L’amiral avait fait élection pour son P. C. d’une ferme de la banlieue d’Oost-Dunkerque nommée la Roseraie, dont les locaux n’étaient pas complètement démeublés. Il n’y était qu’à quelques minutes d’auto du général Hély d’Oissel installé à Oost-Dunkerque-Bains et qu’il était allé voir en arrivant. Les deux chefs, après une brève conversation, tombèrent d’accord pour affecter un secteur fixe à la brigade : l’élément qui avait opéré dans le secteur des dunes en fut définitivement retiré et ce secteur, jusqu’aux abords de la route de Nieuport à Lombaertzyde, confié au colonel Capdepont, commandant par intérim la 76e brigade de zouaves.

Le secteur adjacent, qui s’étendait de la route de Lombaertzyde inclus au canal du Noord-Vaart, où commençait le front belge, échut aux marins. L’amiral, sous les ordres de qui il était placé, le laissa divisé comme devant en sous-secteur Nord, qui allait de la route de Lombaertzyde au canal de Plaschendaele et qui fut attribué au 2e régiment, et en sous-secteur Sud, qui allait du canal de Plaschendaele au canal du Noord-Vaart et qui fut attribué au 1er régiment. Quelques Belges, qui devaient bientôt disparaître, et des territoriaux (8e ou 6e bataillon) faisaient la soudure au Boterdyck et à la Briqueterie entre ces deux sous-secteurs, couverts l’un et l’autre par l’artillerie de la 81{e}} D. T. (2 groupes de 4 batteries de 75, chef d’escadron Bouquet) et renforcés d’éléments du génie et de la compagnie autonome de pionniers que l’amiral venait de créer à la brigade. Quatre batteries lourdes de 90, une de 95, deux de 120 et deux de 155, sous les ordres du lieutenant-colonel Denis, coopéraient en outre à la défense générale, mais recevaient directement leurs missions tactiques du colonel Guillemin, commandant l’artillerie du groupement de Nieuport. Enfin, de temps à autre, une grande pièce de marine anglaise, un long Tom, monté sur rail et camouflé en charrette de foin,