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2°) Afin de faciliter l’œuvre de transition, le Conseil National est prêt à donner son avis sur les mesures à prendre. Il craint en effet que certaines influences ne se fassent sentir qui ne tiennent pas assez compte de la mentalité et des besoins du pays. Quarante-sept ans d’un régime spécial ne sont pas sans avoir laissé des traces profondes dans l’esprit public.

« Le Conseil National croit donc agir dans l’intérêt de la cause française en proposant sa coopération à l’œuvre qui nous tient à cœur à tous ; ce concours préviendrait peut-être des mesures inopportunes ou prématurées.

« En soumettant ces observations, le Conseil National croit répondre aux intentions si bienveillantes à l’égard de l’Alsace et de la Lorraine, que M. le Président du Conseil a bien voulu exprimer, dans son discours à la Chambre des députés.

« La présente requête a été adoptée par le Conseil national à l’unanimité, le 19 décembre 1918.

Pour le Conseil national

Le Président.


Le 14 janvier, le Président du Conseil répond au Haut-Commissaire de la République à Strasbourg :

« En me transmettant une motion qu’avait remise entre vos mains une délégation du « Conseil national d’Alsace et de Lorraine, » vous m’avez rendu compte de la réponse que vous avez faite, sur le moment même, aux membres de cette délégation.

« Toutefois, on manifeste la crainte que le passage d’un régime à l’autre soit trop rapide : les membres du Conseil national souhaitent que, pour ménager cette transition d’une manière pleinement conforme aux intérêts de la démocratie alsacienne et la plus propre à seconder leur élan vers la mère-patrie, on-recoure à leurs avis.

« Déjà, votre réponse à la délégation du Conseil a bien montré que vous recueilleriez toujours avec empressement les avis dont, à titre personnel, chacun de ses membres voudra bien vous faire profiter. Vous vous êtes en outre fort justement félicité des relations cordiales déjà nouées avec la plupart d’entre eux. Mais vous avez insisté aussi sur l’impossibilité de reconnaître au Conseil national, en tant que corps, une autorité quelconque.