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avec celle des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de tout l’Occident. Il s’exprima enfin de la manière la plus nette sur le sincère désir du gouvernement impérial de marcher d’accord avec la Chine et d’aider de toutes ses forces au relèvement de la Russie. « Nous sommes tous unis par un devoir commun, par notre résolution d’empêcher que ce grand pays ne soit dépouillé au moment où il est réduit à l’impuissance. »

La Grande-Bretagne et le Japon avaient récemment témoigné par la mission du prince Arthur de Connaught à Tokyo et du prince Higashi-Fushimi à Londres, par la remise au roi George V et à l’empereur Yoshi-hito des bâtons de maréchaux des armées japonaise et britannique, la solidarité et l’unité des deux pays et des deux armées. Cette même solidarité se marquait à l’heure la plus critique et la plus sombre à l’égard de la Russie temporairement affaiblie, mais que les Alliés faisaient vœu de ne point abandonner.


V

L’heureux accord intervenu entre le Japon, les États-Unis et la Chine permettait une action immédiate et rapide, à travers la Mandchourie, dans les bassins de l’Oussouri et de l’Amour où les Tchéco-Slovaques, aidés de quelques détachements cosaques, luttaient avec peine contre les prisonniers austro-allemands mêlés aux Bolcheviks.

Le contingent japonais était le plus nombreux, étant à proximité, et put être mobilisé et transporté en quelques jours. Dès le 18 août, il débarquait à Vladivostok sous le commandement du général Kikuze Otani, l’ancien commandant de la garnison de Kiao-tchéou, qui fut unanimement accepté comme chef de tous les corps alliés, français, anglais, américain, italien et chinois. Un plan habilement conçu et. exécuté avait pour objet et eut promptement pour résultat de repousser les Austro-Allemands et Bolcheviks, d’une part, de la région septentrionale entre Vladivostok et Blagovestchensk, d’autre part, à l’Ouest, entre Kharbine, Manchuria et Chita. Les troupes chinoises avaient, avec un détachement japonais, gardé la frontière mandchourienne de l’Ouest que les Cosaques de Semenof n’étaient pas assez en nombre et en force pour fermer aux assaillants. La cavalerie et l’artillerie japonaises, assistées des