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d’armée, d’établir de nouveaux dossiers relatifs à la défense du front qui leur est confié que de se préparer à conduire la future bataille sur des zones profondes ; qu’il leur faut, en prévision d’une entreprise allemande de grande envergure, se pénétrer du danger que présentent, en face d’un adversaire, manœuvrier, des renforcements automatiques exécutés indépendamment de tout plan de bataille et sans souci de l’échelonnement en profondeur. Tandis, que pendant trois ans, en toute rencontre, notre effort a tendue maintenir partout l’intégrité de, nos premières lignes, à l’avenir on ne consacrera initialement à leur défense que les moyens nécessaires pour assurer un bon rendement des organisations faites et, en tout cas, pour garantir la mise en place des gros sur les deuxièmes positions et sur des positions en bretelle. L’élément essentiel du champ de bataille, ce sera désormais la position de résistance.

Imposition de résistance sera choisie de telle sorte que l’ennemi ne puisse l’attaquer qu’après une série de combats, qui auront eu pour résultat de dissocier le dispositif d’assaut de son infanterie et le système initial de son artillerie. Les divisions qui, au moment de l’attaque ennemie, se trouveront en secteur, échelonnées dans la zone avancée, n’auront essentiellement d’autre mission que de garantir au commandement le temps nécessaire, pour mettre en place ses renforts : la zone qui s’étend entre le front ennemi et la position de résistance ne constitue que la marge de sécurité dont il dispose pour amener, ses forces à la bataille. Il compte employer ses disponibilités, non seulement au jeu des contre-attaques dans la zone de pénétration ennemie, mais aussi à des contre-offensives dirigées soit sur les flancs de l’adversaire, soit sur une partie du front voisine de la zone attaquée.

En conséquence, pendant tout l’hiver de 1918, d’un bout à l’autre du front français, à une distance moyenne de huit à dix kilomètres des premières lignes, une abondante main-d’œuvre, principalement italienne, travailla à organiser partout la position de résistance, — et à l’organiser offensivement, en vue d’assurer à notre défense un caractère nettement agressif.

Ces prescriptions et ces mesures, qui apparaissent aujourd’hui comme la préfiguration de tant de grands événements des mois suivants, représentent tout autre, chose, semble-t-il,