préoccupe de préciser un des points les plus importants du projet : « Lorsqu’un des membres de la Société des Nations si petit, si lointain qu’il soit, se trouve attaqué par une violence injuste, jugée telle, c’est la Société des Nations tout entière qui se considère comme attaquée : dès lors, l’Etat auteur de cette violence doit se considérer désormais en état de guerre non plus contre l’État vers qui est dirigée l’agression, mais en état de guerre contre le monde… » En attendant des éventualités qui ne peuvent pas toutes être prévues, le désarmement de la « barbarie scientifique » est une des plus urgentes nécessités de l’heure actuelle… « Une agression subite ne doit pouvoir se produire sur les points dangereux du monde, sans que la répression immédiate soit assurée. » La Société des Nations ne sera viable que si elle obtient la garantie nécessaire pour « prévoir et préparer les moyens militaires destinés à assurer l’exécution des obligations que la Convention impose aux États, et pour en assurer l’efficacité immédiate dans tous les cas d’urgence… »
M. Barnes, délégué anglais, s’inquiète, lui aussi, des moyens à employer pour assurer l’exécution des sentences de la Société des Nations. Il craint « qu’une nation agressive n’essaie de passer au travers de la barrière avant qu’elle soit bien fermée. » Il demande comme addition au texte proposé, « l’indication de la création d’un noyau de forces internationales, toujours prêtes à intervenir lorsqu’un pareil danger se présenterait. »
Ce même souci des précautions à prendre, des garanties à obtenir, des sécurités à garder, se manifeste dans une brève et très utile intervention de M. Venizelos. Le président du Conseil des ministres de Grèce veut qu’avant tout la dette de la civilisation soit acquittée envers ceux qui, par le sacrifice de leur sang, nous ont sauvés d’une « tentative de domination universelle » et « ont ainsi assuré la liberté du monde. » Il rend hommage aux soldats qui furent les humbles travailleurs de la bataille et les magnifiques ouvriers de la victoire.
M. Wellington Koo, représentant de la Chine, apporte l’adhésion de ses compatriotes à la charte internationale du monde nouveau.
L’article 19 de cette charte prévoit des « mandats » que la Société des Nations confierait à certaines puissances pour assurer le bien-être et le développement des peuples naguère