PERDUE
RÉVOLUTION RUSSE...
Dès le lendemain de la Révolution, je recevais de l’ouvroir un coup de téléphone : j’étais mandée d’urgence. Je savais qu’on renvoyait les curatrices et les sœurs appartenant à l’aristocratie. Maintenant que la liberté était proclamée, on ne voulait plus de créatures de l’ancien régime : on se dépêchait de le leur signifier, comme si l’on craignait de se contaminer à leur contact. Beaucoup partaient de leur plein gré, leur situation étant devenue extrêmement délicate et pénible. Aussi n’étais-je pas sans appréhension, en repassant le seuil de ce refuge de mutilés.
Mes malades m’ont fait le même accueil que toujours. Tous m’ont priée de rester à la tête de l’ouvroir et de continuer à m’en occuper. Cette réception si cordiale m’a réchauffé le cœur. Le soir devait avoir lieu une conférence de mutilés à la Douma municipale. Ils désiraient y assister, mais avec mon assentiment. C’est pour me le demander qu’ils m’avaient fait
- ↑ Voyez la Revue du 15 avril.