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d’équipements pour venir en aide à la Pologne et à la Roumanie a été envisagé. « De plus, le Conseil avait « poursuivi l’étude du problème de la paix, en ce qui concerne particulièrement les restitutions, réparations et garanties dues à la France. « Le Daily Mail éclairait d’une lumière moins ménagée l’indication sommaire de la veille. Il prononçait le nom du bassin minier de la Sarre, nui n’avait encore été que murmuré, et, s’étant cru obligé de rappeler que « l’un des axiomes de la politique anglo-saxonne à la Conférence de la paix est d’éviter la création d’une sorte d’Alsace-Lorraine allemande (d’une Alsace-Lorraine à rebours), qui pourrait devenir une source de froissements internationaux dans l’avenir, » il développait : « La solution pratique probable de cette difficulté semble devoir être trouvée dans l’établissement de trois sortes de frontières occidentales pour l’Allemagne : 1° Une frontière territoriale ; 2° Une frontière économique ; 3° Une frontière militaire. La première sera la limite politique régulière des territoires sur lesquels la France et l’Allemagne exerceront leur plein droit de souveraineté. La seconde frontière se trouverait en partie un peu à l’Est (?) et comprendrait la vallée de la Sarre. La France aurait des droits prépondérants d’exploitation commerciale et industrielle jusqu’à cette frontière. En d’autres termes, elle pourrait exploiter les ressources naturelles de cette région comme si elles lui appartenaient en propre et l’Allemagne ne pourrait pas les taxer. La troisième sera presque certainement limitée par le Rhin. Elle comprendra la zone dans laquelle toute organisation militaire allemande sera interdite. »

Le 30, les Quatre ne tinrent pas séance. Le 31, on se contenta de nous avertir qu’ils avaient repris leurs conférences bi quotidiennes. Celle de l’après-midi aurait été « particulièrement longue et importante. » Les quatre ministres des Affaires étrangères, MM. Pichon, Balfour, Orlando, Lansing, y avaient été appelés, ainsi que M. Hymans, ministre des Affaires étrangères de Belgique. Le maréchal Foch, les généraux Diaz et Wilson avaient assisté à la première partie de l’entretien. Ce jour-là non plus, aucune communication. n’avait été faite, mais, disaient les journaux, « il est bien évident que les représentants politiques et militaires de l’Amérique, de l’Angleterre, de la France, de l’Italie, se sont occupés de l’affaire de Dantzig et du transport des troupes polonaises, de la révolution bolcheviste en Hongrie, de la situation en Pologne, en Oukraine, en Roumanie. Pour ce qui est des conditions de paix, la discussion des Quatre a porté hier, comme les jours précédents, sur la question de l’indemnité