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le problème de l’Adriatique. C’était merveille. On croyait que le Conseil des Quatre « aurait terminé le lendemain soir une première rédaction et qu’il entreprendrait, aussitôt après, une seconde lecture, article par article. « Le 27, ce Conseil se dessaisissait, au profit des cinq diplomates, « de certaines questions sur lesquelles l’accord avait été établi en principe, » telles que la question du Slesvig et la question du ravitaillement des pays de la Baltique et de l’Autriche. Cependant, le 28, il persévérait à délibérer lui-même sur les clauses des préliminaires avec l’Allemagne. Et l’on nous disait : « Ces délibérations paraissent porter actuellement sur deux points principaux : frontière polonaise et rive gauche du Rhin. » Le Temps pouvait même imprimer, sans suppression et sans rectification : « La plus épineuse de ces deux questions semble d’ailleurs être la première, le Conseil n’étant pas encore complètement d’accord sur le principe de l’annexion à la Pologne de deux à trois millions d’Allemands. Les chefs de gouvernement paraissent néanmoins avoir reconnu d’un commun accord que, si pareille annexion peut inquiéter l’opinion anglo-saxonne, il n’y a pas lieu d’éprouver les mêmes appréhensions en ce qui concerne les indemnités à imposer à l’Allemagne. En conséquence, il est probable que l’entente se fera plus vite sur la question des réparations que sur celle de la frontière polonaise. » Quant à ce qui touche la rive gauche du Rhin, aucune communication n’avait été publiée. Pourtant on croyait savoir « qu’après avoir traité la question de l’indemnité due par l’Allemagne pour la réparation des dommages causés par ses armées, les quatre chefs de gouvernement avaient abordé le problème des frontières Franco-allemandes ; frontière territoriale, frontière économique, frontière militaire. » Dans la distinction des mots soulignés, il y avait une indication qu’il suffisait de savoir lire et, du reste, un commentaire était autorisé. « En effet, expliquait la note, il n’y a pas lieu seulement de fixer la ligne qui séparera désormais le territoire français du territoire allemand ; il importe, en outre, de délimiter, d’une part, les régions dont l’exploitation économique nous serait attribuée à titre de réparation ou de gage, et, d’autre part, celles où il serait interdit à l’Allemagne d’entretenir des forces militaires. »

Le 29, avec participation du maréchal Foch et des délégués militaires alliés, la délibération du Conseil des Quatre « a naturellement porté sur les questions qui font l’objet de préoccupations immédiates : incident de Dantzig et transport en Pologne des divisions Haller ; révolution bolcheviste en Hongrie et lutte contre la contagion. L’envoi rapide d’instructeurs, de matériel de guerre, de munitions,