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L’expérience, par la suite, a permis d’apporter au service sanitaire des améliorations sensibles. Les blessés, après un premier pansement, ont pu être amenés, dans un délai d’environ quatre heures, aux hôpitaux d’évacuation situés à une dizaine de kilomètres du champ de bataille et pourvus d’installations chirurgicales, pouvant fonctionner jour et nuit. De là, les blessés, après un pansement complet, étaient dirigés sur les hôpitaux de l’intérieur, souvent fort éloignés, pour ceux qui pouvaient, sans inconvénient, être transportés à grande distance.


TRANSPORTS DES ISOLÉS

La prolongation des hostilités a amené l’autorité militaire à instituer le régime des permissions et plus tard à lui donner un très grand développement. Cette mesure exigea des réseaux de l’intérieur de nouveaux et sérieux efforts. Les trains de permissionnaires se succédèrent, à partir de 1915, d’une façon continuelle.

Pour le seul réseau d’Orléans, le nombre des permissionnaires venus du front a été de 232 936 en 1915, de 1 213 639 en 1916 et de 2 082 250 en 1917. En y ajoutant les militaires isolés, ayant droit aux billets à quart de place, la Compagnie a eu à transporter 3 700 000 officiers et hommes de troupe munis de titres militaires en 1915 ; 5 827 528 en 1916, et plus de 8 millions en 1917. Ces chiffres donnent une idée de l’importance de ces transports spéciaux dans l’intérieur d’un seul réseau.


RAVITAILLEMENT EN MUNITIONS ET EN VIVRES

Dès 1915, la consommation des obus atteignait déjà le chiffre de 100 000 par jour ; elle a été plus que doublée au cours des années suivantes. Le développement ou le remplacement du matériel, — canons, mitrailleuses, fusils, canons de tranchée, armes blanches, outils, a demandé un nombre de trains considérable, ainsi que les apports continuels en fils de fer barbelés, rondins pour les tranchées, macadam pour les routes, essence pour les autos, bois pour la construction des baraquements, etc.

Le ravitaillement des usines en matières premières, charbons