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découpeurs ou soudeurs à acétylène qui permettent de travailler les tôles au fond de l’eau, étant constitués par deux tubes concentriques dont l’un, le tube central, amène l’acétylène, tandis que dans l’espace annulaire qui l’entoure on envoie un violent courant d’air comprimé qui chasse l’eau loin de la surface à découper et de la flamme. On voit que dans toute cette technique l’air comprimé joue un rôle fondamental.

Grâce à quelques-uns des perfectionnements décrits ci-dessus, (et surtout grâce à la chambre de compression), on a réussi à augmenter notablement depuis la guerre la profondeur utile à laquelle peuvent travailler les scaphandriers. C’est ainsi que lors du relèvement du sous-marin américain F.4 dont il sera question tout à l’heure, le scaphandrier opéra jusqu’à 91 mètres et resta, — par suite d’un accident d’ailleurs, — pendant plus de trois heures entre 75 ri 90 mètres, sans que le malaise qu’il eut ensuite, ait eu des suites graves, grâce à la décompression très lente à laquelle il fut soumis.


J’arrive maintenant aux procédés de renflouement eux-mêmes. Ils sont infiniment variés, car il n’y a pas une méthode, mais plusieurs qu’on peut même employer simultanément, l’une aidant l’autre, pour le relevage d’une même épave. Pourtant comme il faut toujours classer les choses, on peut je crois distinguer ainsi ces procédés : 1° ceux où l’on relève le navire au moyen de docks flottants ou d’allèges auxquelles on le suspend ; 2° ceux où l’on crée autour du navire un bassin de radoub artificiel ; 3° ceux où l’on utilise le navire lui-même comme allège.

Le premier procédé qui est classique comporte plusieurs variantes : dans la plus simple, on amène au-dessus de l’épave des chalands vides qu’on relie à la coque submergée au moyen de fortes chaînes ou de câbles ; à marée basse, on raidit ces chaînes. Lorsque la mer monte, l’épave est soulevée et on peut l’amener ensuite, en remorquant les chalands, sur un fond plus élevé ; sur celui-ci, on raidira de nouveau les chaînes à marée basse et ainsi de proche en proche on pourra amener l’épave jusqu’au port et à sec. C’est par ce procédé que le sous-marin Pluviôse a été renfloué naguère.

Une variante de ce procédé consiste à utiliser comme allèges, non plus de simples chalands, mais un dock flottant muni de caissons, à eau. Une fois les câbles raidis sur l’épave, on vide les caissons, ce qui soulève l’ensemble et permet de l’amener sur un fond plus