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eu à assurer une série de transports improvisés au fur et à mesure de l’arrivée en France d’importants renforts venus d’Algérie, du Maroc et des colonies. Celles-ci nous ont envoyé un demi-million de combattants et 300 000 travailleurs. Les armées britanniques ont été renforcées de contingents considérables venus des Indes. Nous avons reçu de Russie et d’Italie un certain nombre d’unités et nous en avons envoyé de notre côté. Tous les mouvements qui en ont résulté sont venus, à l’improviste, s’intercaler dans le cadre général des transports militaires, a titre supplémentaire et dans une proportion notable.

Dès l’année 1914, le P.-L.-M. a fourni pour les troupes coloniales un nombre de 1 600 trains, à raison d’une moyenne de 45 par jour, pendant plus d’un mois. En 1915, le même réseau a convoyé 70 000 Sikhs et Gourkhas débarqués à Marseille par 52 paquebots venant de l’Inde, à destination des armées britanniques.

En 1915 également, le Paris-Orléans employait 400 trains au transport des troupes hindoues de Toulouse à Orléans. Le Midi, pendant la même année, a eu, à des titres divers, à transporter 600 000 hommes et 96 000 chevaux et mulets. Le Nord mettait en marche plus de 114 000 trains, soit une moyenne de 310 par jour. Le réseau d’Orléans avait à transporter 3 700 000 officiers et soldats, 582 000 chevaux ; au cours de l’année, il a mis en marche 30 000 trains. En 1917, il a eu à ramener à la Courtine et à les évacuer ensuite, 6 000 officiers et 50 000 soldats russes, qui exigèrent 70 trains, comprenant près de 3 500 wagons.

Tous ces chiffres, qui ne concernent que les transports de troupes, donnent une idée de l’importance de l’effort supplémentaire demandé aux Compagnies de chemins de fer, pour répondre à tous ces besoins.


OFFENSIVE ALLEMANDE CONTRE VERDUN

En février 1916, l’offensive allemande contre Verdun provoqua de nombreux déplacements de troupes et l’organisation d’importants convois de renfort. En quelques heures, sur la demande du Haut Commandement, les wagons chargés de marchandises dans les Compagnies furent libérés et contribuèrent