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dans la région d’Ypres. Pendant le même temps, l’armée anglaise était remplacée sur l’Aisne par des forces françaises et acheminée également par voies ferrées sur l’Yser.

Ce fut certainement la période la plus mouvementée de l’emploi des chemins de fer et des convois automobiles. Les chemins de fer français y eurent à lutter de vitesse avec l’ennemi, qui, pour ses transports de guerre, bénéficiait de l’avantage du raccourci de la ligne intérieure. Sur des parcours étendus, variant de 65 à 400 kilomètres, nos voies ferrées ont eu à transporter près de 70 divisions, c’est-à-dire plus de 800 000 hommes, répartis en plus de 6 000 trains. On sait avec quel bonheur ils y sont parvenus. La marche régulière de ces trains et la vitesse imprimée aux transports ont permis d’amener, à pied d’œuvre, les forces britanniques ou françaises, dont la valeur et l’héroïsme ont enrayé définitivement la marche des Allemands sur Calais.

Après la bataille des Flandres, comme après celle de la Marne, nos forces et nos moyens matériels n’ont pas été suffisants pour chasser l’ennemi des positions qu’il occupait. Les armées sont restées en contact, se disputant, pied à pied, pendant de longs mois, les parties importantes du terrain occupé. Il a fallu alors amener constamment de l’arrière vers l’avant les ravitaillements, le matériel de tranchée, l’artillerie lourde, les munitions et le personnel de renfort.

Une grande partie des centres vitaux des réseaux du Nord et de l’Est étaient au pouvoir de l’ennemi ; d’autres étaient à portée du canon adverse. Les chemins de fer de campagne se mirent résolument à l’œuvre pour construire de nouveaux tronçons de voies ferrées et y établir des gares militaires, des centres d’approvisionnements, des dépôts de munitions et de matériel, des hôpitaux d’évacuation, des voies de raccordement, etc. L’histoire de cette partie de la campagne sera particulièrement intéressante à étudier, au point de vue des enseignements à en tirer, lorsque des documents précis permettront de la reconstituer dans toute son ampleur.


TRANSPORTS IMPROVISÉS

En dehors des efforts qui leur ont été dem9.ndés pour répondre aux besoins urgents des opérations, nos réseaux ont