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Enfin, les réseaux du Nord et de l’Ouest-Etat ont amené dans le Nord, entre Condé-sur-Escaut et Maubeuge, les unités britanniques, qui commencèrent à débarquer le 7 août. Du 12 au 20, 420 trains, soit une moyenne de 42 trains par jour, emmenèrent de Boulogne et de Saint-Nazaire, à destination du front, 260 000 hommes avec tout le matériel qui les accompagnait, sans que l’exécution de notre propre concentration en fût troublée.


OFFENSIVE ALLEMANDE EN BELGIQUE

Au début de la guerre, les Allemands concentrèrent leurs VIe, VIIe et VIIIe armées sur notre frontière de l’Est, de Delme à la frontière suisse. L’intervalle entre Metz et Thionville était tenu par les garnisons mobilisées des deux places fortes. Une autre armée, la Ve, se concentrait à Trêves et à la frontière orientale du Luxembourg. Un groupement de quatre armées apparaissait au Nord du Luxembourg, en face de la frontière belge, dans la région Malmédy, Eupen, Aix-la-Chapelle. L’intention d’envahir le Luxembourg et la Belgique était évidente. Le gros effort de nos adversaires allait se produire en Belgique, par les deux rives de la Meuse.

Le cas avait-été prévu dans notre plan de concentration. Nos 1re et 2e armées restèrent entre Pont-à-Mousson et Belfort pour faire face aux armées allemandes de Lorraine et d’Alsace. Tout notre dispositif de gauche fut reporté entre la Moselle et la Sambre, de Pont-à-Mousson à Hirson, l’armée anglaise couvrant notre extrême gauche, entre la Sambre et l’Escaut.

L’exécution de la variante du plan de transport destinée à opérer la nouvelle répartition de nos forces ne donna lieu à aucune difficulté, mais elle imposa à tous les réseaux, et en particulier à ceux de l’Est et du Nord, des charges nouvelles et un surcroit d’activité qui fut considérable, pendant toute la durée de l’opération.


BATAILLE DE LA ARNE

L’enveloppement de notre aile gauche aux environs de Charleroi détermina le repli de nos forces, de la Sambre vers la Marne. Le mouvement de retraite des forces Franco-britanniques