Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 50.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permettant par exemple de réaliser à peu de frais un courant de tension constante susceptible de charger des accumulateurs, en utilisant les vents les plus violents. On a bien conçu des moulins à vent électriques marchant par des vents faibles ; mais ils ne sauraient fonctionner sans une machine de secours pour les moments de calme ou de tempête. Le temps ne semble pas venu, où le vent nous viendra sérieusement en aide, si ce n’est peut-être dans quelques régions coloniales.


LA CHALEUR SOLAIRE

Jusqu’ici, nous n’avons employé la chaleur du soleil que très indirectement. Mais pourquoi ne pas puiser dans ce rayonnement même qui embrase notre ciel d’été et qui, dans nos possessions africaines, où la houille manque, atteint une telle intensité ?

Quand on émet cette idée d’utiliser la chaleur solaire, la pensée vient d’abord de chauffer quelque appareil par le soleil du Sahara. Avant d’examiner tout à l’heure de tels systèmes, dont les résultats demeurent très médiocres, il est logique de signaler une application beaucoup plus sérieuse, susceptible de prendre rapidement sa place dans nos colonies : c’est celle qui consiste à convertir la chaleur solaire en huile ou en alcool par l’intermédiaire de la végétation et à brûler ces combustibles dans un moteur. Il parait, notamment, tout indiqué de développer, dans nos colonies africaines, les arachides ordinaires ou souterraines, dont on peut aisément produire de très grandes quantités. Des essais qui datent de 1900 ont montré que les huiles végétales extraites de ces plantes peuvent être employées avec succès dans un moteur Diesel et fournir de la force à bon compte.

Les cultures de plantes pouvant fournir l’alcool inférieur et à bon marché par distillation, telles que les céréales, les pommes de terre et les betteraves (sans parler de la vigne) sont loin d’exiger un climat aussi spécial. La question des moteurs à alcool a été bien des fois posée pour remédier à notre pauvreté en pétrole. Mais, le problème économique est difficile. L’alcool coûte cher et l’on n’aurait guère songé à lui, si l’on n’avait eu en vue d’encourager les agriculteurs, ou de trouver un autre débouché pour les 3 ou 4 millions d’hectolitres, qui constituent