Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 48.djvu/905

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il y en avait alors, en France, environ 80 000, et il n’en fallait que quelques milliers aux armées : la réquisition devait donc fournir, et elle a fourni, en effet, largement, tout ce qui était nécessaire.

Pour les véhicules de « poids lourds, » malheureusement, on ne pouvait pas compter, pour en avoir beaucoup et de bons, sur l’initiative privée. Le ministère de la Guerre avait donc pris certaines mesures préparatoires, parmi lesquelles l’une des plus efficaces était le système dit des « primes : » au moyen d’un concours annuel, l’Etat, d’un côté, désignait officiellement les voitures-types qui lui paraissaient remplir toutes les conditions du programme qu’il avait imposé, et, d’autre part, versait une indemnité en espèces à tout acquéreur d’une voiture de ce type primé. Ainsi le gouvernement encourageait, ensemble, et le constructeur et l’acquéreur et, par une sorte de coup double, il s’assurait, à la fois, et le grand nombre et la bonne qualité.

Enfin, un plan particulier avait été préparé pour l’organisation des unités provenant de la Compagnie générale des Omnibus, réservées au transport de la viande.

Mais, lorsqu’il s’agit d’automobiles, il ne suffit pas d’avoir du matériel et de posséder beaucoup de voitures : il faut encore, ces voitures, les entretenir en bon état de roulement. De là l’importance des organes de l’arrière, des organes de réparation. On avait donc prévu, pour l’entretien et les réparations des véhicules, des sections de parc, sortes d’ateliers, dont la réunion, par deux ou trois, constituait, pour chaque armée, un parc automobile de réserve.


Le coup de foudre du 2 août éclata. Aussitôt des commissions de réquisition commencèrent leurs opérations dans toute la France ; et les choses se passèrent exactement comme il avait été ordonné : dès le 3 août, des unités automobiles étaient à la disposition des troupes de couverture, des voitures de tourisme se rendaient aux divers états-majors, des sections de ravitaillement en viande fraîche (R. V. F.) se mettaient en route, ainsi que quatre groupes d’autobus pour les transports de personnel. Il n’y eut, en-somme, aucun mécompte ; tout se passa dans l’ensemble, avec ordre et rapidité : c’était l’essentiel.

Vers le 31 août, il y avait, aux armées, de 9 000 à 10 000 véhicules, parmi lesquels 6 000 camions, presque tous de types