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LA VICTOIRE

Elle est revenue !

Le canon l’a annoncée de sa grande voix. Les cloches l’ont sonnée à toute volée. Les drapeaux la chantent dans leurs plis qui claquent à nos fenêtres. Elle éclate sur tous les visages. Elle gonfle d’orgueil tous les cœurs.

Qu’on nous permette de saluer ceux à qui nous la devons, au nom des amis, connus ou inconnus, qui, pendant la longue épreuve, se sont groupés autour de cette Revue, pour y chercher l’écho de leurs sentiments et les raisons de leur espérance !

L’Armée française, glorieuse à travers les siècles, s’est surpassée elle-même, depuis ce jour de la mobilisation qui contenait toutes les promesses, jusqu’à ces dernières et dures journées où, sans repos, sans trêve, elle harcelait l’ennemi en déroute. Sous les ordres du maréchal Joffre, elle a accompli ce miracle de rétablissement qui s’appelle la Marne, après quoi la guerre pouvait encore être longue et difficile, mais l’Allemagne avait perdu la guerre. Sous les ordres du général Pétain et du général Nivelle, elle a arrêté à Verdun la formidable ruée allemande, et l’histoire dira ce qu’on pouvait attendre de l’offensive hardie du 16 avril pour la libération de la France.

Au maréchal Foch, chef unique de toutes les armées