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offre cet avantage de les contraindre à recevoir les préceptes d’hygiène, ce qui est d’un intérêt social évident. Enfin, il s’agit là d’œuvres d’assistance et d’hygiène publiques qui incombent justement aux services du ministère de l’Intérieur.

Postérieurement à l’institution de ces « Stations sanitaires, » le Service de santé l’a complétée heureusement en créant des « hôpitaux sanitaires » qui lui sont propres et où il assure le strict isolement des contagieux, qui ne sont plus mêlés aux autres malades et blessés, et d’où on ne dirige sur les établissements du ministère de l’Intérieur que ceux des malades qui ne sont ni trop gravement, ni trop légèrement atteints pour en être justiciables.

En résumé, l’hôpital sanitaire dépiste les malades susceptibles d’être récupérés par l’armée ; il héberge les tuberculeux définitivement alités, dont on ne peut plus qu’entourer le sort irrévocable de toute la sollicitude possible.

Vers la Station sanitaire au contraire sont dirigés ceux des tuberculeux qui doivent être réformés, mais peuvent encore, après des soins convenables, conserver une fonction utile dans la société.

Sur cette organisation se ramifient les très belles et très utiles institutions, nées généralement de l’initiative privée ou de la coopération, et qui ont pour but de suivre, de soutenir moralement et matériellement, de soigner et d’aider le tuberculeux militaire après sa rentrée dans la vie civile.

Que l’institution des hôpitaux sanitaires et des stations sanitaires telle que nous venons de la décrire soit parfaite, c’est ce qu’on ne saurait évidemment soutenir, comme le démontrent bien les docteurs Galup et Vallet dans un intéressant travail que vient de publier la Presse médicale (no 50, 9 septembre 1918). D’autre part, trop de paperasseries, trop de lenteurs inintelligentes sont encore amoncelées par M.  Lebureau militaire sous les pas des soldats tuberculeux. Il n’en est pas moins vrai qu’un grand progrès a été fait dans cet ordre d’idées.

Il appartient aux pouvoirs publics de poursuivre leur œuvre dans ce sens, de la maintenir et, mieux encore, de la développer, de manière que toute la France profite demain de ces institutions agrandies et adaptées à sa vie pacifique. De même que nos industries de guerre s’adapteront demain, par de faciles modifications, à l’activité économique de la paix, de même il faut que l’organisation antituberculeuse née de la guerre se modèle à son tour sur la paix reconquise dans la victoire prochaine.