Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 47.djvu/891

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

navires contre-sous-marins, des hydravions à grand rayon d’action, des submersibles destinés à la chasse de l’ennemi. Perfectionnons surtout nos grenades et nos bombes dont l’efficacité est unanimement reconnue et augmentons leur charge ; munissons tous nos navires marchands de pièces de gros calibre. Déjà, les pertes subies par l’ennemi lui ont enlevé une bonne part de sa valeur offensive ; il devient prudent : profitons de notre ascendant sur lui. Essayons de détruire les nids de pirates. Les opérations contre Ostende et Zeebrugge nous tracent la marche à suivre ; arrosons de bombes aériennes les docks qui recueillent les sous-marins et bombardons leurs points d’appui jusqu’au jour où la supériorité de nos effectifs nous permettra de nous en emparer à main armée.

Après avoir mis les navires marchands à l’abri des attaques au canon, toute notre attention doit se porter désormais sur leur protection contre la torpille. A cet égard, il semble que des mesures plus rigoureuses pourraient être prises pour l’armement des vaisseaux et l’arrimage de leur cargaison. Des travaux extrêmement intéressants ont été poursuivis à ce sujet par l’inspecteur général du génie maritime, Doyère. Il ne dépend pas seulement de la rue Royale que ces études aboutissent et passent dans le domaine de la pratique. On a remarqué que des bâtiments chargés de certaines marchandises, par exemple de balles de foin ou de sacs de farine, avaient été rendus de ce fait presque insubmersibles. Le foin en se gonflant, la farine en formant un mastic sous l’action de la mer, avaient aveuglé les brèches de la coque. On pourrait utiliser cette propriété d’occlusion automatique des voies d’eau. Malheureusement, la sélection des marchandises lors de leur mise à bord compliquerait et retarderait encore les opérations de chargement qui s’opèrent déjà trop lentement. Quoi qu’il en soit, nous devons travailler à corriger dans la mesure du possible les effets foudroyants des torpilles, en prolongeant la flottabilité des navires.


LE PROBLÈME DU TONNAGE

En admettant qu’après l’adoption ou le perfectionnement de toutes les mesures de protection que nous venons d’exposer, les pertes du tonnage à la disposition des alliés restent encore ce qu’elles sont aujourd’hui, c’est-à-dire se maintiennent à une