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ou sous-officiers glorieusement connus pour leurs exploits et dignes de servir de guides ou d’initiateurs à leurs cadets dans la voie héroïque. Avec les noms de Chapman, de Rockwell, de Mac Connell, de Norman Prince, l’aviation américaine a inscrit dans l’histoire ceux de Raoul Lufbery, de Bert Hall, de Baylies, de Putman… D’autres vont venir qui déjà, sur leurs avions d’entraînement, se préparent à monter les avions de combat que produit, sans désemparer, 1’induslrie américaine.

A côté du service de l’aéronautique, le Signal Corps est chargé d’assurer l’entretien et le fonctionnement de tous les appareils de communication : téléphone, télégraphie, signaux optiques, panneaux avertisseurs. Un réseau de fils télégraphiques, établi par le Signal Corps, assure le service des correspondances rapides entre les divers centres et bases du corps expéditionnaire aussi bien qu’entre le front français et le front britannique.

Ainsi rien ne manque à l’outillage de guerre où nos alliés d’Amérique ont appliqué toutes leurs facultés d’invention et d’organisation. Le soldat américain sent qu’on travaille autour de lui, pour lui. La moyenne des dépenses mensuelles de l’Ordnance, c’est-à-dire de l’administration chargée des fabrications de guerre pour l’armement et les munitions a été, cette année, de 69 190 612 dollars, ce qui représente environ cinq fois le montant des crédits annuels du temps de paix. Plus de 1 400 usines fabriquent, nuit et jour, des canons, des affûts à recul, des mitrailleuses, des fusils United States du modèle 1917, qui est une modification et un perfectionnement du fusil anglais Enfield, avec la même cartouche. On peut se faire une idée du programme de l’Ordnance, d’après ces chiffres récents : 23 millions de grenades ; 725 000 pistolets automatiques ; 25 000 revolvers ; 23 millions de projectiles de tous calibres pour l’artillerie lourde, 427 246 000 livres d’explosifs, 210 000 mitrailleuses, 2 484 000 fusils. On s’attache au problème de la qualité autant qu’au problème de la quantité, afin que le soldat américain « puisse être pourvu d’armes qui ajoutent à sa sécurité et soient une garantie de la victoire[1]. » Un récent rapport de M. Baker fait connaître que plus de 900 mitrailleuses lourdes browning ont été livrées pendant le mois

  1. Ces chiffres sont empruntés au dernier bulletin du Bureau officiel d’informations dont le directeur à Paris est M. James Kerney.