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solution serait difficilement contestable si des jalousies particulières contre les ports qui se trouveraient ainsi privilégiés n’entraient pas en jeunet ne s’appuyaient pas, connue toujours en pareil cas, sur des principes économiques généraux, ou sur des préoccupations fiscales. On a adopté en France un autre système, celui des admissions temporaires ; mais, outre qu’en pratique on en a réduit peu à peu les effets depuis vingt-cinq ans, il manque à ce système, ce qui est le mérite essentiel des zones franches : la liberté des manipulations et l’absence des formalités ; par conséquent, cette double économie de temps et d’argent que poursuivra toujours le commerce international.

Les zones franches doivent donner accès aux navires de fort tonnage, être largement raccordées au réseau ferré, offrir de vastes emplacements et permettre une surveillance facile. On a cité, notamment, à ce propos : à Bordeaux, le nouveau port de Bassens ; à Nantes, celui de Roche-Maurice ; à Marseille, l’étang de Berre ; à Cette, l’étang de Thau, etc.


CHEMINS DE FER

Nos chemins de fer, comme nos ports, supportent aujourd’hui un trafic de marchandises intensif, probablement supérieur à celui qu’exigera le retour de la paix. Nous n’avons garde de méconnaitre les résultats obtenus. Par exemple, sur les lignes restantes de l’Est et du Nord, ces transports de marchandises ont pu être doublés, à force d’ingéniosité, depuis 1913.Sur le P.-L.-M. le tonnage kilométrique, qui représente la mesure exacte du trafic de petite vitesse, a augmenté de 68 pour 100 entre 1913 et 1917. En comprimant le trafic civil, au lieu de le favoriser, et en éliminant le plus possible les voyageurs, on a pu faire face aux transports militaires et aux besoins essentiels du ravitaillement. D’autre part, nous n’ignorons pas qu’après quatre ans de guerre, de sérieux progrès sont enfin réalisés, ou en voie de réalisation, pour écouler les arrivages américains de tous les ports français. Mais, sauf dans la toute première période de l’après-guerre où l’Amérique et la Grande-Bretagne continueront à nous ravitailler, les besoins de la France nouvelle que nous attendons ne seront pas identiques a ceux dont, tant bien que mal, on viendra peut-être à bout en 1919. Notre réseau présente des défauts depuis longtemps connus, auxquels, avant