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PROBLÈMES ÉCONOMIQUES
D’APRÈS GUERRE

III. [1]
LES TRANSPORTS

Comme tous les problèmes économiques d’après-guerre que nous examinons ici, celui des transports existe en tout temps et prend seulement, par le fait de la guerre, une acuité particulière. Sans parler des voyageurs qui désirent se déplacer, une substance est rarement consommée là où elle a été extraite du sol ou produite. Même si elle n’est pas appelée à recevoir une élaboration, elle doit être centralisée, passer par des dépôts et des magasins intermédiaires ; le plus souvent, elle n’arrive au consommateur qu’après une série d’étapes. Un minerai de fer, avant d’être utilisé à l’état de machines, a subi des transports successifs vers le haut fourneau, vers l’aciérie, vers l’atelier de construction. Ces réflexions banales se sont trouvées éclairées en France d’une lumière violente par les difficultés de la guerre, et les nécessités d’un ravitaillement général vont en prolonger l’intérêt dans l’après-guerre. Pour bien des cas, une meilleure hygiène préventive aurait pu nous éviter un état de congestion fâcheux. Mais les démocraties ne possèdent pas ces tentacules subtils qui prévoient les conséquences lointaines des décisions prises ou retardées, et l’une de leurs infirmités chroniques est

  1. Voyez la Revue du 1er juillet et du 1er août.