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opèrent sur Saint-Quentin et ceux qui restent entre Guise et Vervins, on la comblerait par l’intervention du 1er corps ; sinon, le 1er corps renforcerait puissamment l’offensive principale sur Saint-Quentin.

Il convient d’observer, toutefois, qu’en attendant l’entrée en ligne du 1er corps, le 10e corps est seul à la garde de la rivière, en aval de Guise, et il faut bien reconnaître qu’il est en médiocre posture, ayant en face de lui deux corps ennemis, de Guise à Étréaupont ; ceux-ci ayant même l’avantage de faire pression sur son angle tactique par son flanc gauche, au débouché de Flavigny.

Pour plus de sécurité, le général Lanrezac a fait tout ce qu’il a pu pour consolider, encore plus, son front de ce côté. Il a calé son 10e corps par deux divisions mises à sa disposition : la 4e division de cavalerie (général Abonneau) et la 51e division de réserve (général Bouttegourd). Les deux divisions opèrent ensemble ; elles occupent la région de Vervins ; elles pourront, au premier appel, agir sur les éléments allemands qui déboucheraient de l’Oise par Étréaupont.


Combats du 10e corps sur les pentes et la crête du plateau du Marlois. — Tandis que l’ennemi a franchi ou est en train de franchir les ponts de l’Oise de Macquigny à Étréaupont, trois corps de l’armée Lanrezac s’apprêtent à le recevoir ou même à descendre sur lui du haut du quadrilatère marlois.

La bataille s’est engagée, très ardente, dès l’aube du 29. Aux dernières heures de la nuit, la nouvelle de la perte des ponts de Guise et de Flavigny s’étant confirmée, le 10e corps a reçu l’ordre de prendre son point de départ de Puisieux et de s’emparer, à la pointe du jour, du village d’Audigny qui commande les fonds d’Oise. La 20e division est chargée de cette mission ; la 19e division la soutiendra au Sud de Colonfay, à cheval sur la route de Sains-Richaumont, tout en gardant les autres ponts de l’Oise à Romery, Montceau, Proisy.

La 38e brigade est en réserve du corps d’armée à Sains-Richaumont.

Cette action va se dérouler sur les pentes ondulées qui, de la crête, descendent vers l’Oise : c’est-à-dire à la fois sur le rebord septentrional des plateaux et dans les villages herbus formant, dans les fonds, comme une sorte de petite Thiérache.