Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 47.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
TRANSPORT DES MARCHANDISES
DEPUIS SEPT SIÈCLES [1]


I

Avant la guerre, chaque Français transportait, ou l’on transportait à son intention, pour le charme ou la commodité de sa vie, treize cents tonnes par an à un kilomètre, soit treize mille kilos à la distance moyenne de cent kilomètres.

Telle était, rapportée à nos 39 millions de concitoyens, quel que fût leur âge ou leur sexe, et quelque modeste que fût leur rang sur l’échelle sociale, la part qui revenait alors à chacun d’eux dans le volume et le poids gigantesque des 50 milliards de tonnes kilométriques, déplacées chaque année à leur intention et pour leur compte, par les voies ferrées, fluviales ou maritimes, sans parler du mouvement de nos routes terrestres dont il n’existe aucune statistique.

Ce mouvement global de 50 milliards de tonnes chargées, déchargées, voiturées par ou pour nous, se décomposait en 180 millions de tonnes effectuant sur nos chemins de fer un parcours de 135 kilomètres, 35 millions de tonnes accomplissant sur les canaux et rivières un trajet de 156 kilomètres, et 40 millions de tonnes importées ou exportées par mer d’une

  1. Voyez, dans la Revue des 1er octobre 1913, Routes et voyageurs à cheval, — 15 décembre 1913, Diligences, Chaises de poste et auberges, — 1er juillet 1914, Le port des lettres depuis sept siècles.