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année, tous mes souhaits affectueux et sincères pour le raffermissement de votre santé, et pour la croissance prospère de votre bel enfant. Je ne puis rien souhaiter à Buloz de mieux que ces deux choses. Soyez mon interprète auprès de lui.

« Veuillez en même temps lui demander si l’on fait à la Revue un article sur le dernier ouvrage de M. de Lamennais. S’il n’existe pas sur le métier (car je ne veux faire de concurrence à personne), je prie Buloz d’en annoncer un de moi. Si, comme je le pense, M. Sainte-Beuve est prêt à en publier un, je prie Buloz de me laisser du moins la faculté d’en faire un immédiatement après, et dans lequel il me sera permis d’envisager la question à mon point de vue. Le tout dans les termes de la discussion la plus courtoise, et la plus mesurée du monde, pour le caractère et le talent de Sainte-Beuve.

« Je demande une prompte réponse à Buloz sur ce fait. Qu’il apprête des fonds. Je suis en veine de travailler terriblement. Mon cerveau se porte assez bien, les migraines m’ont quittée. Mais le foie est toujours bien malade et l’action physique d’écrire soit sur une table, soit sur mes genoux, me cause des douleurs insupportables. Je ne peux pas m’habituer à écrire debout, cela casse les jambes, je commence à pouvoir dicter, et si je peux en prendre tout à fait l’habitude, j’irai très vite en besogne, et je produirai beaucoup, car j’ai beaucoup de projets.

« Pardon, chère belle, je ne voulais pas vous parler de mes ennuyeuses affaires, je ne voulais vous entretenir que de ma sympathie pour vous, et, malgré moi, je vous envoie un bulletin des fonctions de la machine à Buloz. Donnez à cet homme des deux mondes une poignée de mains pour moi, et croyez-moi votre ami dévoué.

« George.

« Amitiés de Malefille à Buloz, et remerciements pour l’avance de fonds. »

Lerminier ayant été chargé déjà de la critique du livre de Lamennais, c’est à Lerminier que George, mécontente de son article, répondit dans la Revue, la quinzaine suivante. En passant, elle n’oublia pas de lancer à Sainte-Beuve, le relaps, un coup de patte.

Alors F. Buloz :

« Vous ne trouverez pas mauvais, mon cher George, que j’aie