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problêmes que l’on a eu trop longtemps l’habitude de traiter négligemment par la routine.

Beaucoup de nos grandes usines métallurgiques sont entrées dans cette voie scientifique : notamment l’usine Saint-Jacques de Montluçon sous la direction de M. Charpy ; mais l’application la plus systématique est peut-être celle qui a été faite aux aciéries de la Marine et d’Homécourt, par l’initiative de M. Laurent et sous la conduite de M. Damour. Dans ce cas, qui nous servira de type, il s’agit de toute une industrie sidérurgique allant du minerai à la construction par l’intermédiaire du haut fourneau et de l’aciérie : par conséquent, d’un ensemble où le rôle des combustibles est très complexe, puisqu’ils servent tour à tour pour chauffer, élaborer, réduire et fournir de la force motrice.

Les études, commencées dès 1912, activées depuis 1916, ont porté d’abord sur les gaz de hauts fourneaux et leur utilisation plus complète ; puis elles se sont étendues à l’ensemble de fabrications que comporte l’industrie du fer, prise dans son ensemble.

Pour économiser le combustible, le premier point est de déterminer très exactement et par des appréciations numériques comparables entre elles ce que l’on consomme dans chaque opération. Un tel désir, facile à énoncer, est moins aisé à satisfaire. Il exige d’abord une comptabilité remarquablement détaillée et bien tenue faisant connaître, période par période, la quantité de charbon entrée dans chaque atelier ou utilisée sous la forme indirecte de vapeur, d’électricité, etc. avec la quantité correspondante de matières traitées et de produits fabriqués sortis ; et, plus que cela, la répartition de ce charbon entre les divers modes d’emploi qu’un même atelier comporte. Pour que ces combustibles de natures variées soient comparables entre eux ; il faut qu’ils soient numériquement définis : ce à quoi on arrive en envisageant ce qu’on appelle leur « valeur d’usage, » notion nouvelle où interviennent à la fois la notion ancienne de pouvoir calorifique (ou faculté d’élever d’un degré la température d’une quantité d’eau déterminée) et leur rendement maximum. Ce qui nécessite une étude attentive de ces combustibles (analyse chimique, calorimétrie, etc.).

Mais, une fois déterminée la dépense en charbon d’une opération, on ne va pas, pour la diminuer, tenter des modifications