Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 46.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pharmaceutiques, sans compter les explosifs de guerre. L’emploi des gazogènes, de plus en plus développés en Allemagne pour l’utilisation des combustibles inférieurs, lignites, tourbes, etc. produit, outre les gaz pauvres employés dans des moteurs à explosion surplace ou distribués par tuyauterie, de l’huile lubrifiante, de la paraffine, du sulfate d’ammoniaque, etc. La métallurgie du fer par la déphosphoration donne des scories phosphoreuses qui ont pris, depuis vingt ans, une grande importance comme engrais phosphatés. Les laitiers pulvérisés trouvent un emploi dans la fabrication des briques à grande résistance (par exemple dans les voûtes du Métropolitain de Paris), au lieu de rester comme autrefois un encombrement. Le temps est loin où, autour d’une mine de cuivre comme Rio Tinto, la végétation était détruite à plusieurs kilomètres de distance par le dégagement des fumées sulfureuses. Aujourd’hui, le soufre des pyrites est employé à fabriquer de l’acide sulfurique. Cet acide lui-même, quand il s’est hydraté et déprécié en servant à la fabrication des explosifs, est maintenant de plus en plus reconcentré… D’une façon générale, l’Allemagne a appris, pendant la guerre, à ne plus gaspiller l’huile de graissage, à ménager les courroies, à épargner les garnitures, à employer le zinc, le fer, l’aluminium au lieu du cuivre, à tisser des étoffes avec de la pâte de bois transformée en papier, etc. Et beaucoup de ces progrès, que nous pouvons imiter, survivront aux nécessités qui les ont fait naître.

La force nécessaire à nos usines est fournie, indépendamment des moteurs animés, par la houille noire ou blanche. On peut économiser très souvent dans des proportions énormes, qu’on évalue en moyenne à près d’un cinquième, la dépense de houille. Il faut, de plus, étant donné le prix croissant des combustibles minéraux et les probabilités pour que la hausse survive partiellement à la guerre, envisager certaines transformations dans l’emploi de l’énergie industrielle, qui auraient paru absurdes aux cours d’avant-guerre.


Sur les économies de combustibles qui sont le problème capital, nous allons donner par exception quelques détails un peu plus techniques, destinés à faire comprendre la façon dont se posent et se résolvent, dans une usine moderne, des