exigent, par l’initiative qu’elles comportent, amènent à restreindre le rôle du groupement. Telles ces fabrications très délicates, où le travail savant ou artiste tient une grande place et dont la valeur finale est hors de proportion avec celle des matières premières employées : les spécialités chimiques ou métallurgiques à production isolée et débouché restreint, les machines compliquées, les produits de luxe, les réparations. Dans ces cas, le rôle personnel d’un patron habile et d’une main-d’œuvre exercée formant équipe depuis longtemps entraînée à son travail devient tellement prépondérant que l’on peut trouver parfois quelque avantage à garder l’usine indépendante et petite. Or, nous allons voir que ces produits raffinés constituent le domaine propre de la France : celui où nous pouvons compenser par des qualités humaines notre disette de houille, qui nous empêchera toujours d’atteindre les gros tonnages industriels de l’Allemagne ou de l’Angleterre.
De même il ne semble pas que la méthode doive être appliquée brutalement à l’industrie agricole. Ententes pour l’achat des engrais, pour la mise en commun des machines agricoles, assurément ; ou même pour la culture en grand sur de vastes plaines ; mais, dès que le terrain devient difficile et accidenté, dès qu’il y a intérêt à morceler et à varier les récoltes, l’individualisme reprend ses droits. Le système qui existe dans beaucoup de nos campagnes françaises, où le cultivateur arrive à produire lui-même sur sa terre à peu près tout ce dont il a besoin, n’est pas non plus sans avantages ; la dissémination de la propriété sert à la paix sociale ; et les latifundia ont laissé des souvenirs peu favorables dans l’histoire de Rome, comme dans les pays d’Europe où ils se sont perpétués.
Le second cas, discutable, est celui des usines mal situées que l’on aurait avantage à supprimer, comme les Spartiates jetaient leurs enfants mal venus au barathre, pour coordonner ensuite en les associant les usines subsistantes. De telles résolutions sont appliquées couramment par les trusts américains et elles correspondent à cette loi générale, qui nous pousse logiquement à réduire les mouvements et les dépenses de forces reconnues inutiles. Pour construire le moindre mur de briques, il existe une certaine position des matériaux et de l’ouvrier qui réalise le maximum d’efficacité et de vitesse avec un minimum de peine. On peut faire la même réflexion pour