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des relations suivies, presque quotidiennes, avec le violent et fanatique Prussien.

Pour établir le rôle de Böcking dans ces deux années 1814 et 1815, il suffit déclasser dans l’ordre chronologique son active correspondance, publiée dans les Mitheilungen de la Société historique de Sarrebrück en 1901.

De Worms, Grüner écrit au « conseiller municipal de Sarrebrück, Henri Böcking, » le 17 mars 1814, pour lui annoncer qu’il l’a nommé à la place du maire français lUipied, bourgmestre de Sarrebrück, « en récompense de son patriotisme, » et qu’il recevra incessamment l’investiture officielle de ces fonctions. Ainsi, dès cette date, Böcking méritait, de la part des Prussiens, une insigne récompense. Le lendemain, 18 mars, on constitue une Commission générale des Mines, sous la présidence de Böcking. Le 19, Grüner écrit de nouveau à Böcking pour le remercier des renseignements précieux que celui-ci a fournis sur la marche des armées dans la région lorraine, et il l’informe, à son tour, que le général Bianchi a infligé une défaite au maréchal Augereau dans les environs de Genève.

Le 24, lettre de Grüner à Böcking pour lui accuser réception de sa correspondance du 18 et l’informer qu’il vient de confiera l’un de leurs affidés, le commissaire spécial de Sarrebrück, Bleibtreu, une mission aux mines du Siebengebirge. — Le même jour, autre lettre de Grüner à Haupt, nommé « Kreisdirector » à Trêves : « Je vous requiers, dit-il, de former un Comité à Sarrebrück et Saint-Arnual, composé du marchand Böcking, du pasleur Ziminerrnann, de l’avocat Rebmann, de l’habitant Lucas et du pasteur Gottlieb de Saint-Jean. » Et Grüner réclame de ce modeste groupe la plus extrême célérité et le plus grand zèle : c’est cette association de cinq membres qui fut le noyau du parti prussien à Sarrebrück.

En conséquence, le 3 avril 1814, le « Kreisdireclor » Haupt mande à Böcking, « président de l’assemblée du cercle de Sarrebrück, » de considérer comme ennemis tous les Français de Sarrebrück et de la région, et de les traiter comme tels, ainsi que tous leurs partisans.

Puis, Grüner arrive lui-même à Sarrebrück. Tout aussitôt, guidé et renseigné par Bôcking, il se rend à I Ecolo des Mines de Geislautern où il trouve à son poste le directeur français Beaunier. L’Ecole avait été respectée par Blûcher et mise sous