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qui, à l’Ouest de l’Avre, sépare cette rivière de la Noye et d’aller couper dans la vallée de la Noye la voie ferrée d’Amiens à Paris. Une grande attaque fut montée pour le 4, des deux côtés de l’Avre, entre Grivesnes à la gauche allemande, et Hangard à la droite. Sur ce front de 15 kilomètres, les Allemands ne lancèrent pas moins de 13 divisions. A la gauche, ils enlevèrent Mailly-Raineval et au-delà, à un kilomètre dans l’Ouest, le bois de l’Arrière-Cour. Mais le bois fut repris le lendemain, par une contre-attaque et le front reporté aux-abords Ouest de Mailly-Raineval. Au centre, au contact de l’Avre, ils emportèrent Morisel et Castel. A la droite, ils enlevèrent la cote 99, grand éperon plat qui domine Hangard du côté Nord ; mais cette cote fut reprise par un beau retour offensif du bataillon qui défendait Hangard. Plus loin sur la droite, les troupes britanniques durent céder un peu de terrain. Elles perdirent Hamel, le bois de Vaire, Warfusée et la moitié du bois de Hangard. Une partie de ce terrain fut reprise le lendemain dans une contre-attaque. Du 6 au 15 inclus, il n’y eut que des opérations de peu d’importance. Le 7, les troupes britanniques gagnèrent du terrain dans le bois de Hangard, prenant 3 officiers et 60 hommes. Le 9, ce fut l’ennemi qui essaya en vain de s’emparer du village de Hangard. Il s’empara du village et du bois le 11, et les reperdit le 14.


XVII

La seconde bataille de la Somme était finie. Le 6, les Français, au Sud de l’Oise, exécutaient une rectification de front préparée les jours précédens, et que les Allemands transformèrent en un facile succès. Puis le 9, l’ennemi transportait ses attaques en Flandre, et enfonçait le front entre le canal de la Bosnie et Armentières. La bataille de la Lys succédait à la bataille de la Somme.

Quel était l’objectif de l’ennemi le 21 mars ? Les renseignemens fournis par les prisonniers sembleraient indiquer que l’objectif de l’ennemi était Amiens. L’attaque était projetée pour le 11 ; les prisonniers ignorent pourquoi elle a été retardée de dix jours. L’ennemi dut avoir la plus grande peine à amener à pied d’œuvre les munitions et l’artillerie lourde. Le temps avait été mauvais, et les troupes étaient très fatiguées.