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LES
BATAILLES DE LA SOMME

III. [1]
L’OFFENSIVE ALLEMANDE DE 1918 (21 MARS-10 AVRIL)


XI

La bataille de la Somme, à partir d’octobre 1916, s’éteint. Il y a encore une grande attaque alliée au début du mois. Le 7, les Français, après une violente préparation d’artillerie, avaient attaqué le front Lesbœufs-Bouchavesnes à six heures trente du soir. D’après les récits allemands, l’attaque fut arrêtée aux deux ailes par l’artillerie, tandis qu’au centre, entre la ferme de Frégicourt et Morval, les Français abordaient la ligne ennemie, d’où ils étaient rejetés. Au Sud de ce front d’attaque, de Péronne à Berny, l’affaire se borna à un bombardement. Mais plus à droite encore, sur l’angle Boven-Vermandovillers-Chaulnes, une autre attaque française se déclenchait. Là encore, elle aurait été arrêtée aux deux flancs par le barrage, tandis qu’au cenlre, les assaillans en venaient aux mains avec les Silésiens, qui les repoussaient. Sans incriminer la bonne foi de l’ennemi, il faut remarquer que, dans toute bataille à objectif limité, le défenseur est par définition sujet à croire qu’il a arrêté l’assaillant aux deux flancs, c’est-à-dire là où précisément,

  1. Voyez la Revue des 15 et 1er mai, et les cartes dans ces deux livraisons.