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reste, quand on lit le signalement de Guido, que le même Castiglione a rédigé, afin de le faire connaître à Henri VII, où il le peint « d’une haute stature, le teint pâle, le visage pas tout à fait plein, mais d’une forme élégante et, à tout âge, très gracieux ; dédaigneux pourtant de toute coquetterie et, en ce qui concerne le vêtement, recherchant seulement la décence et la propreté, les yeux glauques, les cheveux d’abord dorés, ensuite à peine blonds, plats, peu abondans sur le cou, les épaules larges, beaucoup de poitrine, peu de ventre, les cuisses fortes, les jambes minces, » on retrouve, sans rien y changer, tout le physique de ce portrait.

Physique, en vérité, fort particulier et impressionnant : que veut ce regard fixe et atone ? Pourquoi cette maigreur, ces pommettes saillantes, cette attitude droite, ferme, mais résignée, passive devant la destinée ? Sur quel secret tragique, — ou simplement misérable, — sont scellées ces lèvres finement découpées dans le circonflexe aigu de leur arc ?

Qu’attend cet homme, et d’où vient l’infini de sa tristesse et de son désenchantement ? De quelle lignée épuisée ou de quels crimes est-il l’aboutissement ? Sur quelles solitudes infécondes son regard est-il posé ? Quelle désillusion de l’homme ou de la femme ? Il nous semble que nous sommes en présence d’un prédestiné du malheur. Si c’est un soldat, il n’a pas dû vaincre ; si c’est un amoureux, il n’a pas dû plaire ; si c’est un docteur, il n’a pas dû persuader… Pour tout dire, et pour ne pas chasser plus longtemps une image obsédante, quoique irrévérencieuse et sans doute injuste, voici, transposé dans le plan

    ac. Durantis. Comes, et, au revers, une femme drapée vue de face, assise, les mains jointes, tenant une branche d’olivier, avec l’inscription ; Solam. me. fata. relincunt. caetera. quam. rapiant. Au cabinet impérial de Vienne ;

    5° L’enfant flguré tenant un sceptre auprès de son père Federigo, comte de Montefeltro, deuxième duc d’Urbino, en manteau ducal, sur sa chaise seigneuriale. Usant un livre posé sur un pupitre. Dans le tableau de Juste de Gand, au Palais Barbermi ;

    6° L’enfant à longs cheveux, coiffé d’une toque ornée de brillans, figuré à côté de son père Federigo duc d’Urbino, écoutant la leçon d’un professeur en chaire dans le tableau de Juste de Gand, à Windsor.

    Présumés avec vraisemblance :

    1° L’enfant en bas âge, figuré dans les bras de sa mère, à droite de la figure de Federigo, comte de Montefeltro, deuxième duc d’Urbino, dans le tableau la Communion des Apôtres, de Juste de Gand, à l’Institut des Beaux-Arts, à Urbino ;

    2° L’enfant à la calotte et aux longs cheveux, de profil gauche, attribué à Giovanni Sanzio, galerie Colonna, à Rome.