Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 43.djvu/696

Cette page a été validée par deux contributeurs.

REVUE LITTÉRAIRE



JUDITH GAUTIER[1].

Avec aisance et habileté, avec une abondance heureuse et avec beaucoup de science qui, par une grâce, ne retarde pas son aimable génie, Judith Gautier a écrit le roman des pays étranges et des époques lointaines. Voici la Chine, dans le Dragon impérial, et dans la Fille du Ciel, un drame auquel a collaboré Pierre Loti, et dans la plupart des nouvelles réunies sous le titre du Paravent de soie et d’or, la Tunique merveilleuse, le Ramier blanc, Yu-pé-Ya jetant sa lyre, la Batelière du fleuve Bleu, l’Impératrice Zin Gou. Le Japon fleurit au même Paravent, avec la Tisseuse céleste et les Seize ans de la Princesse ; et l’Annam, avec le Prince à la tête sanglante. Iskender nous conduit en Perse et puis dans l’Inde fabuleuse ; et c’est dans l’Inde aussi que se déroule la jolie anecdote de l’Éléphant blanc ; le roman de l’Inde éblouie ou de La conquête du Paradis nous fait accompagner Dupleix, Bussy et La Touche ; il nous mène aussi à la pensée que l’Inde faillit appartenir à la France et nous invite à méditer sur de telles éventualités perdues. Le Vieux de la Montagne nous rend contemporains de Raymond III, comte de Tripoli, et habitans du

  1. Le Collier des jours, Le Second rang du collier, Le Troisième rang (La Renaissance du livre) ; — Le Dragon impérial, Iskender, Le Vieux de la Montagne, La Sœur du Soleil, Mémoires d’un éléphant blanc, Khou-n-Atonou, l’Inde éblouie (Colin) ; — Les Princesses d’amour, La Conquête de l’Inde (Ollendorff) ; — Les Cruautés de l’amour (Flammarion) ; — La Fille du Ciel (en collaboration avec Pierre Loti, Calmann-Lévy) ; — La Marchande de sourires, Le Paravent de soie et d’or, Les Peuples étranges, Le Roman d’un grand chanteur, Poésies (Fasquelle), etc.