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Rockefeller, de la Standard Oil Company, Otto Kahn, de la Maison Kuhn Loeb et C°, Théodore Vail, de l’American Téléphone, Telegraph C°, Joseph Grâce, de la firme Grâce et C°, la grande entreprise de commerce et de transport avec l’Amérique du Sud, Charles Coffin, de la General Electric C°, John Ryan, de l’Anaconda Copper C°, etc.

La grande pensée qui inspira la création de cette entreprise a été exposée par l’un de ses fondateurs, auquel a été confiée également la charge de sa direction. M. Stone a défini en ces termes le programme de la Société :

« Elle a été organisée, dit-il, en vue de promouvoir les affaires commerciales internationales, et de créer des relations avec les différents pays étrangers, ce qui permettra aux États-Unis d’établir un marché mondial pour leurs produits. La Société a également pour objet le développement de grandes entreprises publiques ou privées à l’étranger, avec le concours d’ingénieurs et d’industriels américains. Enfin, elle a comme but de favoriser et de financer l’essor de l’industrie en pays étrangers, et de faire aux États-Unis même, des opérations devant faciliter l’exécution de ce programme international. »

M. Vanderlip a confirmé ce même point, en insistant sur le côté international de ce programme. « La Corporation, dit-il, dirigera ses affaires de façon à fortifier les relations de commerce entre les États-Unis et l’Amérique du Sud, la Chine, le Japon, les Indes, la Russie et les autres contrées avec lesquelles il existe déjà des relations commerciales. Quoique l’objet de la nouvelle entreprise soit aussi large que le monde, c’est l’Amérique du Sud qui doit fixer notre attention, pour cette raison que son développement a été rapidement paralysé par le retrait des capitaux européens depuis la guerre. La Russie devra également être spécialement envisagée comme champ d’activité pour la Corporation, en raison des immenses ressources de ce pays, qui offrent aux États-Unis des possibilités d’affaires illimitées. »

S’élevant au-dessus des considérations purement financières, M. Vanderlip ajoute que cette entreprise est appelée à jouer un rôle plus important que celui d’une machine à faire de l’argent. « Elle doit contribuer, dit-il, au développement de l’Amérique dans l’ordre financier et commercial, et elle permettra au pays de maintenir sa nouvelle position conquise pendant la guerre. »