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poussent leur exploration jusqu’au cimetière, où ils découvrent tout un nouveau système de tranchées. À ce moment, l’ennemi les aperçoit, mais leur bonne étoile les sert jusqu’au bout. L’un des hommes seulement, le fusilier breveté Roland, est blessé ; encore peut-il regagner nos lignes où on l’évacue aussitôt vers l’ambulance. Mais l’autre n’est pas touché. C’est un marin nommé Laplanche, patrouilleur émérite, s’il en est, car dans les courtes minutes où il a fait le tour de Saint-Georges, « il a pris mieux qu’une idée des défenses du village et il en peut donner le détail » à son chef « avec une précision qui, ne laisse rien à désirer. »

La suite des événemens permit de vérifier l’exactitude de sa description. Les défenses de Saint-Georges étaient constituées comme suit :


1. — Tranchée inachevée de couverture avec, dans le coin Sud (2), un caisson boulonné extrêmement solide pour loger une mitrailleuse. 3. — Trou de forme ovale creusé sur toute la largeur de la route avec, au fond, piquets pointus et fils de fer barbelés. — 4. Barricade en sacs à terre. — 5. Tranchées dans le cimetière. — 6. Église.

Le capitaine Le Page s’était empressé de communiquer ce schéma au commandant de Jonquières, qui, après en avoir pris connaissance, avait donné l’ordre au capitaine d’enlever la