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Commission et sa méthode d’achat direct ont procuré une économie d’un demi-million de livres. Le taux des changes obtenus par la Commission a été supérieur à la cote moyenne de l’année : elle a réalisé de ce chef une économie de 500 000 dollars, qui représente plus que le total des frais généraux.


VII. — NORD DE LA FRANCE

Un rapport nous renseigne sur ce qui s’est passé jusqu’au 1er janvier 1917 dans le Nord de la France, c’est-à-dire dans une région de 21 000 kilomètres carrés, sur laquelle restaient, après l’occupation, environ 2 150 000 habitans. Depuis le mois d’avril 1915 jusqu’au mois de décembre 1916, il y a été importé 334 000 tonnes de blé (la plupart sous forme de farine) et 205 000 tonnes d’autres denrées, telles que pois, haricots, riz, lard, saindoux, lait condensé, café, sucre, sel, savon, charbon, 1 197 tonnes de tissus, de vêtemens et de chaussures ont été distribuées. Les envois, à l’exception d’une partie de ces 1 197 tonnes, avaient été payés par la France. Le travail de répartition et de distribution a été fait en vertu de conventions intervenues entre la Commission et l’état-major allemand.

Plus de la moitié de la population ravitaillée se trouve dans les arrondissemens de Lille, Valenciennes et Douai, dont l’alimentation, en tout temps, exige des importations considérables. Dès le début de l’invasion, les autorités locales, aidées par des comités de volontaires, réunirent les approvisionnemens disponibles et cherchèrent à en régler la distribution aussi équitablement que possible. Mais le moment arriva où ils étaient épuisés. Au début de l’année 1915, certaines quantités prélevées sur les stocks belges furent envoyées à Givet, Fumay, Sedan, Charleville, Mézières et Longwy.

C’est le 13 avril 1915 qu’une convention, signée à Bruxelles, entre le commandant en chef des armées allemandes en France et la Commission de ravitaillement pour la Belgique, chargea cette dernière d’entreprendre l’approvisionnement de la population des territoires français envahis. Le commandant allemand s’engageait à ne pas réquisitionner ni saisir les marchandises importées à cet effet. La Commission de ravitaillement belge était autorisée à nommer comme délégués des citoyens américains. Les demandes de ravitaillement seront adressées à