sans cesse si Charpentier ne vient pas. Il doit en savoir plus que moi et ton mari aussi.
« C’est encore lundi aujourd’hui et cercle, par conséquent. Nous avons eu, samedi dernier, la présentation des ambassadeurs chez la princesse Caroline. À midi, nous étions toutes parées. J’ai vu aussi dans la semaine la princesse Louis qui me demande toujours très obligeamment de tes nouvelles. Mme Mathieu est auprès de Mme Joseph[1] ce que je suis près de Mme Murat. On fait en ce moment, dit-on, un livre d’étiquette, il est attendu avec impatience par chacun pour savoir ce qu’on a à faire…
« Il n’y a point de nouvelles ici dignes de toi. Il existe le luxe le plus recherché sur les étoffes de la saison, et surtout les garnitures en blonde très haute sont très à la mode ; les blondes ont remplacé les tulles pour les manches et le tour de la gorge. Du reste, les tailles sont toujours courtes et les robes lacées derrière. »
Du 23. — « J’ai été avant-hier, dans un cabriolet mené par Saint Cyr, à Villiers, voir Achille[2], qui a repris ses attaques d’épilepsie, qui a été fort mal, et qui n’est pas encore bien ! Le soir, je me rendis au cercle, il fut très brillant. Demain, nous avons une réception d’ambassadeurs chez notre princesse ; ainsi tu vois que, sans être de service, souvent, je me trouve obligée d’être là. »
En effet, — et l’on ne peut dire que ce soit là une sinécure. « Tu as vu par mes précédentes, écrit-elle le 28 brumaire (19 novembre), l’emploi de mon temps dans mes nouvelles fonctions, et, comme cela se répète de huit jours en huit jours, j’ai peu de momens à moi ; mais je crois et j’aime à croire que bientôt notre service ne sera pas aussi assujettissant. Cela dépend du nombre. Nous devons être quatre et nous ne sommes encore que deux. On dit que Mme Saint-Martin, femme de l’ancien préfet de Verceil, va être des nôtres.
« Tu veux des On dit. Eh bien ! on dit que l’Empereur part mercredi prochain pour Fontainebleau, où il recevra le Pape, et qu’il sera marié devant l’Église, ne l’étant pas[3]. On dit que