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Pinto a déjà fait quelques tentatives de soulèvement. Une première fois, secondé par Almeida et son ami le jeune duc de Guzman, il a appelé le peuple à la révolte. Son projet a été découvert par Vasconcellos. Pinto s’est caché, Almeida s’est exilé, mais Guzman et tous les autres conjurés ont été exécutés.

Le jeune Guzman a laissé deux sœurs, Hélène et Louise de Guzman, deux sœurs qui ont juré de le venger. L’aînée, Louise de Guzman, a épousé le duc de Bragance, et, d’accord avec Pinto, excite son mari à se mettre à la tête des mécontens. La sœur cadette, Hélène de Guzman, qui était liée plus tendrement encore avec son jeune frère, a voué une haine mortelle aux Espagnols et risque sa vie pour arriver à la vengeance. Elle seconde les projets de Pinto ; elle excite le courage de Henri, jeune homme inconnu et sans parens, qui a été élevé dans la maison de son beau-frère, le duc de Bragance.

Les caractères ainsi posés, je reprends le libretto des Vêpres siciliennes, acte par acte.

Le premier représente la place publique de Lisbonne. Les noms seuls sont à changer, et avec les deux soldats espagnols Carlos et Mendès, Hélène, Henri, Vasconcellos, et les deux officiers castillans don Pedro et don Diègue, l’acte peut rester en entier tel qu’il est dans le libretto primitif.

Acte II. — Un site au bord du Tage et non loin de Lisbonne.

Pinto arrive, il a cherché au dehors des alliés à la nation portugaise. Il a vu la France et l’Angleterre : en France, le grand ministre Richelieu, intéressé à l’abaissement de la puissance espagnole, promet des hommes et de l’argent ; il aidera à la révolte, mais il faut qu’on se révolte.

Pinto interroge Henri et Hélène sur les sentimens du peuple et même sur ceux du duc de Bragance ; celui-ci hésite encore et n’ose se mettre à la tête des conjurés (historique). Sa femme et sa belle-sœur ont plus de force que lui. Mais au fond, il est homme d’honneur, et si le peuple se soulevait et se compromettait pour lui, il ne l’abandonnerait pas et se déclarerait. Il faut donc forcer le peuple à se révolter.

Arrive l’incident des douze fiancées que la ville de Lisbonne doit marier aujourd’hui même à la chapelle de San Yago.

Pinto excite les soldats espagnols à enlever les jeunes mariées : tout est permis à des vainqueurs. Enlèvement. Colère