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L’action se passera à Lisbonne, à la fin de novembre 1640.

Les personnages seront ainsi transformés :

Guy de Montfort, Vasconcellos, ministre gouverneur du Portugal, au nom de Philippe IV, roi d’Espagne ; le sire de Béthune, le comte de Vaudemont, don Pedro, don Diègue, officiers espagnols ; Henri, Henri, jeune Portugais ; Jean Procida, Ribeiro Pinto, secrétaire du duc de Bragance ; la duchesse Hélène, Hélène de Guzman, sœur de Louis de Guzman, et belle-sœur du duc de Bragance ; Ninetta, Mosquita, sa suivante ; Danieli, Miqueli, son domestique ; Thibault, Robert, Carlo, Mendès, soldats espagnols ; Portugais, hommes et femmes ; soldats espagnols.

Le Portugal est depuis longtemps sous le joug de l’Espagne.

Jean Pinto Ribeiro, gentilhomme portugais, secrétaire du duc de Bragance, supportant avec impatience la tyrannie des Castillans, a conçu le projet d’affranchir son pays de leur domination, en mettant son maître le duc de Bragance sur le trône de Portugal, où l’appellent sa naissance et l’affection des Portugais.

Le difficile est d’exciter l’ambition du duc de Bragance, de trouver des alliés au dehors, et d’appeler, à l’intérieur, à la révolte, le peuple qui, façonné depuis longtemps au joug, s’endort dans l’esclavage et tremble devant le terrible Vasconcellos.

Vasconcellos, Portugais lui-même, Portugais renégat, a trahi son pays et les siens, et s’est dévoué corps et âme à l’ennemi de son pays, le roi d’Espagne Philippe IV, qui l’a nommé vice-roi de Portugal.

Né avec un génie admirable pour les affaires, dit Vertot, Vasconcellos, habile, laborieux, fécond à inventer de nouvelles manières de tirer de l’argent du peuple, inflexible et dur jusqu’à la cruauté, sans parens, sans amis, déteste les Portugais dont il est détesté. Il a eu d’une jeune fille, la seule personne qu’il ait aimée en sa vie, un fils ; mais la jeune Portugaise, apprenant que cet amant dont elle ignorait le nom était le traître Vasconcellos, le bourreau de son pays, s’est enfuie emportant avec elle son fils.

Dix-huit ans se sont écoulés. Ce fils, Henri, a été placé par sa mère dans la maison du duc de Bragance, noble seigneur portugais, une des premières du royaume.