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24 et du 25 août, ne demandait qu’à continuer… Mais, dans la nuit du 25 au 26, le général Maunoury reçoit l’ordre de rompre le combat et de se rendre, toutes affaires cessantes, avec son état-major à Montdidier ; il est nommé au commandement de la nouvelle armée en formation sur la Somme et qui s’appellera la 6e armée[1] !

Un autre corps actif est désigné également. Il arrivera pour la bataille de l’Ourcq : c’est le 4e corps (général Boëlle).

A peine besoin d’insister : le dessin de la bataille de la Marne est fixé dès lors : le chef et les troupes se rendent sur le terrain.)

Les quatre paragraphes qui suivent sont liés : ils déterminent le rôle des armées qui ont été engagées sur la Sambre et qui, tout en battant en retraite, doivent tenir tête à l’ennemi et se préparer à recevoir la nouvelle armée pour reprendre avec elle l’offensive :

L’armée W (britannique) en arrière de la Somme, de Bray-sur-Somme à Ham, prête à se porter soit vers le Nord sur Bertincourt, soit vers l’Est sur Le Catelet.

(L’armée britannique sera, comme on le voit, appuyée et encadrée par les 5e et 6e armées. C’est la position qu’elle gardera jusqu’au 5 septembre, époque à laquelle elle se sentira assez reconstituée pour rentrer en ligne.)

La 5e armée aura le gros de ses forces dans la région Vermand-Saint-Quentin-Moy (front offensif) POUR DEBOUCHER EN DIRECTION GENERALE DE BOUAIN ; sa droite tenant la ligne La Fère-Laon-Craonne-Saint-Erme.

(Ce paragraphe précise le lieu de la future bataille de front qui sera complétée par la manœuvre de flanc prescrite ci-dessus ; l’objectif général est Bohain. Elle s’adosse sur une position géographique de la plus haute importance, à savoir : le massif de Laon-Saint-Gobain.

La 5e armée, à peine entamée par la bataille de Charleroi, aura la mission, en s’appuyant sur ce massif, de mener l’offensive droit au Nord, tandis que le « nouveau groupement » rabattra les forces allemandes en marchant dans la direction de l’Est ou du Nord-Est avec objectif général soit Saint-Pol-Arras, soit Arras-Bapaume. Le terrain ainsi choisi présenterait un double avantage : défendre une position qui apparaîtra de plus en plus,

  1. Voir Histoire illustrée de la Guerre de 1914, t., V, p. 204.