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était bien moins considérable qu’on ne le suppose. Les cours dont nous parlons sont des prix de gros, bien entendu, et non des prix de détail. Voici les variations relevées par un homme dont la sincérité et la compétence nous inspirent une entière confiance. Il s’agit des moyennes constatées dans la même région du Centre de la France.

Le quintal de blé, vendu 27 francs en 1914, valait seulement 32 francs en 1916, à cause de la taxe qui en réduisait le prix.

La hausse n’atteint que 18 pour 100.

Le quintal d’orge valait 20 francs en 1914 et 23 francs en 1916.

La hausse s’élève à 25 pour 100.

L’avoine, cotée 22 francs en 1914, était vendue 35 francs en 1916.

La hausse atteint 51 pour 100.

Les pommes de terre ont subi une hausse de 20 pour 100 seulement, dans le même intervalle.

Pour le bétail, citons les plus-values suivantes dans le cours des deux années 1914-1916 :


Bœuf, au poids vif 30 p. 100
Mouton — 27 —
Porc — 106 —


On voit que, sauf pour le porc, les hausses constatées ne sont pas aussi considérables que l’élévation des salaires, du prix des engrais, ou du cours des alimens destinés au bétail !

Par contre, les fromages ont à peu près doublé de prix, et le beurre, qui valait 3 francs par kilo, est vendu près de 5 francs, accusant ainsi une hausse de 60 pour 100. Bien entendu, le lait a subi une augmentation de prix analogue, bien qu’elle soit, en général, moins marquée.

Voici un exemple pris sur le vif à propos des fromages et du lait :

Dans le Cantal, la hausse de la tomme dépasse 100 pour 100 et sa fabrication fait ressortir la valeur du litre de lait à 40 centimes environ.

Dans ces conditions il est clair que le lait vendu à l’état frais dans les villes ou villages s’élève rapidement pour se rapprocher du cours obtenu par les fromagers. Il est bien certain que dans