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A l’Ouest de la Meuse, les troupes allemandes s’avancent vers Maubeuge ; une brigade de cavalerie s’étant portée vers leur front a été battue (il s’agit, sans doute, du combat d’Anderlues).


L’objectif donné, à savoir Maubeuge, vise déjà, une prochaine invasion du territoire français.

Le communiqué du 2,j août annonce la prise de Namur et de cinq forts ; la chute de quatre autres paraît imminente. Le 27, c’est le chant de triomphe :


Les années allemandes victorieuses en France. — L’armée allemande de l’Ouest a pénétré victorieusement, neuf jours après sa concentration, sur le territoire français de Cambrai jusqu’aux Vosges méridionales. L’ennemi a été battu sur toute la ligne et se trouve en pleine retraite. Vu l’étendue énorme du champ de bataille, dans une région boisée et en partie montagneuse, il n’est pas possible de donner des chiffres exacts sur ses pertes en tués, blessés, prisonniers et étendards pris. L’armée du général von Kluck a culbuté l’armée anglaise près de Maubeuge. Elle a repris l’attaque aujourd’hui, au Sud-Ouest de Maubeuge, par un mouvement tournant. Les armées des généraux von Bülow et von Hausen ont battu complètement environ huit corps d’armée français et belges, entre la Sambre, Namur et la Meuse (en réalité, deux corps d’armée, au plus quatre, ceux de l’armée Lanrezac, 1er, 10e, 3e et 18e ; il n’y a aucun corps belge ; aucun autre corps n’a été engagé et n’a même figuré sur le front.) Ces combats ont duré plusieurs jours. Nos armées poursuivent l’ennemi à l’Ouest de Maubeuge (on prétend imposer l’idée que les armées alliées sont tournées, et ce trait suffit pour révéler les desseins du grand état-major). Namur est tombé en notre possession après deux jours de bombardement.

L’attaque se dirige maintenant contre Maubeuge.


La nouvelle d’une magnifique victoire, presque sans coup férir, dans l’Ouest, complétant et achevant les succès des Ardennes et de l’Est, se répand dans le monde allemand, chez les alliés de l’Allemagne, chez les neutres.

Elle tombe comme une pluie bienfaisante sur les régimens progressant sous la chaleur accablante, dans l’épuisement des combats : le 23 août, l’officier Kietzmann écrit sur son carnet de route :


« (Au sud de Ninove) : On nous apprend la nouvelle d’une grande victoire de nos armes, près de Metz. »