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d’infanterie, — comme un peu plus tard le 4e zouaves : « Les troupes anglaises et françaises, écrit-il, combattirent côte à côte sous le commandement de l’officier le plus élevé en grade, en union si étroite qu’elles ne tardèrent pas à se trouver complètement mélangées. » Onze bataillons français prenaient part à la contre-attaque anglaise sur tout le front en cause. A trois heures, Gheluvelt était repris à la baïonnette, puis Messines.

Rentré à Cassel, le général Foch y avait reçu la visite du général Wilson, chef d’état-major de l’armée britannique. De cette conférence était sortie une série de décisions que le général Foch avait condensées en une note empreinte de la plus grande énergie. Le 1er corps et la division Rawlinson s’organiseraient solidement depuis la droite du 9e corps (croisée du chemin à un kilomètre Est du carrefour de la route de Passchendaele-Becelaere et le chemin de Zonnebeke-Moorslede), jusqu’à Klein-Zillebeke. A sa gauche, le 9e corps attaquerait en prenant sa direction sur Becelaere et à l’Est, et, à sa ‘droite, les troupes françaises prélevées sur l’armée d’Urbal prendraient l’offensive sur le front Saint-Eloi-Wytschaete sur Hollebeke. Des troupes françaises nouvelles (quatre bataillons et plusieurs autres bataillons et batteries) arriveraient dans la matinée en renfort.

Et satisfait, probablement, et rassuré plus encore par la bonne entente qu’il avait constatée entre les chefs alliés, le général Foch écrivait : « La situation parait très favorable, le gros effort fait par l’ennemi depuis deux jours n’ayant produit aucun résultat. »


XIII. — L’EMPEREUR ATTEND

Il fallait l’imperturbable optimisme du général Foch pour envisager ainsi la situation.

La volonté de l’adversaire de percer à tout prix s’était manifestée nettement, et il continuait à accumuler troupes sur troupes pour y arriver. Il avait amené successivement sur le champ de bataille la XXVe division hessoise, la XXVIe division wurtembergeoise, la VIe division de réserve bavaroise, les Ve et XVe corps, la 1re division de la Garde et le IIe corps bavarois, soit sur le seul front d’Ypres la valeur de cinq corps d’armée, et il se préparait, avec cette masse de magnifiques troupes fraîches, à mener, de Becelaere à la Douve, un nouvel assaut.